La Journée Sans Achat    

Edition 2007

Compte-rendu (par Seb)

Cette journée a débuté vers 14h30, place de la Trinité à Toulouse, où Chiche! et Toulouse Décroissance avaient créé un lieu de convivialité et de rencontres pour discuter et mettre en pratiques quelques altenatives à la société de consommation.

A côté d'un stand d'informations richement fourni en brochures de notre cru ou de collectifs amis (les Renseignements généreux), on trouvait une table pour le goûter où chacun pouvait amener boissons et pâtisseries à partager et un espace de gratuité, lieu pour déposer des objets dont on ne se sert plus mais qui pourraient certainement servir à d'autres (et le "plaisir" d'acheter, alors!).

La première "action" du jour a été initié par Toulouse Décroissance qui avait préparé quelques pancartes pour une manif (parodique) de riches "anti-écolos" qui sont venus crier leurs envies si pressantes de consommer et leur ras-le-bol de cette atmosphère de culpabilité permanente dont la JSA est le point d'orgue insupportable.

Pour cette JSA 2007, Chiche! Toulouse avait décidé de miser sur une valeur sûre : une messe de l'Eglise de la très sainte consommation. Ce spectacle de rue, issu de l'imagination fertile des Casseurs de pub, avait pour but de faire réagir les passants sur l'idéologie de la croissance qui peut s'apparenter à un dogme tant elle imprègne les esprits et semble rétive à toute remise en cause.

Cette année, parler de surconsommation et faire le lien avec les problèmes environnementaux m'a semblé moins difficile que les autres années : moins de manifestations d'hostilité primaires, moins d'"inquisiteurs", moins de grands esprits si sûrs d'eux pour plus de dialogues, plus d'écoute et plus de personnes convaincues. Parler de décroissance sur la place publique ne serait-il plus une faute de goût ?

Peut-être que le doute commence à s'installer dans les esprits ? Si l'épisode Hulot n'a pas apporté des solutions à la hauteur des enjeux, il a quand même installé les défis écologiques en bonne place dans les préoccupations des Français. Le récent prix nobel de la paix accordé au GIEC assoit désormais de manière incontestable le lien entre le réchauffement climatique et l'activité humaine. Enfin, le contexte économique actuel marqué par la hausse générale du prix des matières premières et la baisse du pouvoir d'achat semble "favorable" pour souligner les limites de notre mode de vie consumériste et marteler les grandes idées de la décroissance. L'envolée du prix du pétrole nous rappelle combien cette ressource est  limitée et combien notre demande insatiable nous rapproche du mur. Celle du blé et du lait nous amène également à nous questionner sur nos priorités de consommation : manger reste quand même bien plus important qu'acquérir des gadgets inutiles ou des "produits de paraître". Et on arrive au "problème" du pouvoir d'achat. Il n'en est peut-être plus un si on recentre nos besoins sur ce qui essentiel et si on supprime les besoins artificiels créés par la pub qui sont bien souvent la première source de frustration de ceux qui courent après le pouvoir d'achat. Pour ça, les marges de manoeuvre restent grandes : manger moins mais mieux, ignorer les modes et s'habiller simplement, déserter Virgin ou la FNAC pour les médiathèques de quartier ou celles des potes (mais ne pas garder les cd 6 mois!), donner sa télé et économiser la redevance, cacher la voiture et sortir le vélo, moins téléphoner et privilégier les rencontres "réelles", bricoler, récupérer (vous ne voyez pas tout ce qu'on jette dans les rues ?),imaginer des circuits d'échanges alternatifs et tant d'autres choses ...!

La journée sans achat reste une bonne occasion de montrer que réduire sa consommation et sa dépendance au "système" n'est pas de l'ordre de l'utopie, ce qui est utopique c'est de croire qu'on pourra continuer longtemps comme ça, sans rien changer, en pensant à autre chose et en espérant que nos hommes politiques sauront prendre les "bonnes" décisions à notre place, et à moindre frais ! Ben voyons ! Non, il faut se ressaisir et dire, haut et fort, que changer son mode de vie n'est pas une aventure triste, faite de sacrifices et de frustrations. Bien au contraire ! La fantaisie, la créativité, la convivialité et la joie de vivre sont nos armes !

Tu crois que tu vas changer le monde ? Chiche!


Texte du spectacle (librement adapté d'un texte des casseurs de pub)

Plus d'informations sur la journée sans achat: www.casseursdepub.net
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Les Photos



Les fidèles se rapprochent de la grande prêtresse
(en ces temps de marasme économique, l'office est très attendu !)


La confession (poignante) d'un "mauvais" consommateur


La grande prêtresse nous promet une croissance infinie !
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