100 dollars le baril : ça se fête !   

pétrole flambe


Samedi 12 janvier 2008, Chiche et quelques membres de Toulouse Décroissance s'étaient réunis à partir de 14 h 30 entre le square Charles De Gaulle et le magasin V. pour faire la fête et chanter. 

Mais fêter quoi ? Le premier samedi des soldes qui avait vu pour l'occasion la rue Alsace-Lorraine, fraichement réaménagée et aseptisée, se transformer en vaste galerie marchande à ciel ouvert (le réel projet de la mairie ?)?

Non, nous nous étions installés en plein coeur de la foule, grisée de promos, pour "fêter" le baril de pétrole à 100 dollars, un prix atteint le 2 janvier 2008 (il était à 25 dollars en 2002). Cette envolée s'explique par la conjonction de deux phénomènes simples :
- l'augmentation constante de la demande de pétrole (des pays émergents qui produisent une grande partie des babioles à prix cassées qui font notre "bonheur" mais aussi des pays du Nord, nous quoi!, qui freinent des quatre fers pour changer un mode de vie très énergivore)
- le ralentissement structurel de l'extraction de pétrole (voir tract)

Cet évènement vient rappeler brutalement le constat qui fonde l'engagement des objecteurs de croissance : une croissance infinie est impossible sur une planète au stock de ressources naturelles fini.

Malgré les discours rassurants et autres stratégies de diversion (fameux "plans B" des pétroliers, agrocarburants et relance du nucléaire), il va devenir de plus en plus difficile d'ignorer ce problème. Ce problème est d'autant plus grave qu'il n'existe pas et qu'il ne pourra exister d'alternative énergétique durable (en vertu du principe de bon sens évoqué plus haut) pour notre civilisation tant qu'elle envisage son avenir en étant crispée sur ses "fondamentaux" actuels : croissance, surconsommation, obsolescence programmée des marchandises, hypermobilité ...

A l'heure où l'on parle de "politique de civilisation" pour relancer le débat sur l'urgence de refonder les valeurs qui sous-tendent notre société, il ne tient qu'à nous de promouvoir la sobriété, la partage, la convivialité ou le respect de la nature et de nous-mêmes. Cet effort collectif a commencé. Nous sommes de plus en plus nombreux à réagir (les messages de sympathie sont plus fréquents à nos stands). Nous nous retrouvons, nous nous organisons, nous construisons et affermissons nos convictions et notre volonté dans ces rencontres. C'est important de ne pas rester seul dans son coin, à ressasser son découragement, à se lamenter sur le monde de dingues que nous construisent Sarkozy et Fillon. Le "système" vise notre isolement, situation qui prépare notre acceptation de "l'ordre des choses" et conditionne notre "bonne" participation. Nous savons pourtant que ce monde-là n'est pas durable (ni même souhaitable) : l'indicateur du prix du pétrole nous rappelle combien le risque d'effondrement général se rapproche si nous ne faisons rien. Même si c'est dur, même si le découragement nous gagne parfois, nous ne devons pas nous résigner car nous n'avons tout simplement pas d'autre choix que de construire un autre monde !

Tu crois que tu vas changer le monde ? Chiche!

Compte-rendu par Seb.S


tract distribué sur les enjeux du pétrole cher

paroles des chansons 
(merci aux auteurs : Gabriel, Seb B, Pauline)



Les Photos



On ne pourra plus dire qu'on ne savait pas !



La "chorale" de  la fête du pétrole cher


  Faire face à l'ennemi !
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