Cantine sur l'agriculture
en résumé

Les 1er et 2 décembre, Chiche ! Toulouse a organisé une cantine sur le thème de l’agriculture. Au programme :

-         visionnage des documentaires « Le pollen de la discorde » et « Notre pain quotidien »,
-         conférence-débat avec le président de Nature et Progrès ayant pour sujet « Comment défendre une agriculture écologique ? »
-         action de rue sur les agrocarburants
-         mini conférence-débat sur l’agriculture paysanne.

Conférences

Ainsi, la première conférence mettait davantage l’accent sur la question écologique, et la seconde sur la question sociale.

Concernant l’agriculture écologique, l’idée de cette conférence est venue de la réglementation européenne en cours d’élaboration, applicable dès 2009, et qui, sous couvert d’harmonisation européenne, risque fort de faire baisser le niveau d’exigence réglementaire de la bio en France (voir le site de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique).
Nature et Progrès est une marque privée qui existe depuis 1964 et repose sur une charte qui intègre des paramètres environnementaux, socio-économiques et humains. Le président de cette fédération de producteurs et de consommateurs fait partie de la quarantaine de paysans bio qui ont boycotté le label AB au début des années 90 au motif qu’à partir du moment où ce label était propriété du ministère de l’agriculture, il ferait l’objet de dérives sous la pression des lobbys. Les cahiers des charges sont différents de ceux du logo AB et le contrôle ne prend pas la même forme : il s'agit d'un contrôle participatif associant producteurs, consommateurs et éventuellement transformateurs (tous membres de Nature et Progrès), et qui fait place au conseil plutôt qu’à la sanction.

Pour discuter de l’agriculture paysanne, nous avons fait venir un couple d’agriculteurs retraités qui nous a expliqué son expérience de passage d’une agriculture intensive à une agriculture paysanne.

Producteurs d’agneaux sur une exploitation de taille moyenne, dans les années 80, ce couple a été entraîné dans la spirale du productivisme pour compenser la baisse des prix de vente conjuguée à l’augmentation du prix des intrants. Cette fuite en avant n’a cependant pas résisté à l’effondrement du prix de l’agneau en 1990.

Ce couple a réussi à réorienter les objectifs de l’exploitation en se laçant dans une démarche réfléchie collectivement et qui lui a permis de désintensifier son exploitation tout en maintenant un revenu décent (ce qui a été rendu possible par une baisse considérable des charges liées à l’exploitation). Cette démarche a bénéficié  de subventions dans le cadre de contrats spécifiques avec le ministère de l’agriculture mais a été plutôt dédaignée par la chambre d’agriculture.

Aujourd’hui, il existe une charte de l’agriculture paysanne, rédigée par la FADEAR (Fédération Associative pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural). Elle repose sur six thèmes : répartition de volumes de production, qualité des produits, autonomie, développement local, travail avec la nature, transmissibilité de la ferme. Cependant, la Confédération Paysanne communique peu sur cette notion. Par ailleurs, les freins (politiques et culturels) au développement de l’agriculture paysanne sont encore conséquents.

voir le compte-rendu détaillé de la conférence

Action sur les agrocarburants

Cette action s’est déroulée au grand marché de Saint-Aubin. Nous avions dressé un autel en l’honneur du Dieu-voiture, au pied duquel avons déposé nos offrandes de maïs, betteraves, blé et branches de palmier. Nous invitions les passants à faire eux aussi des offrandes.

A côté de l’autel, un grand panneau expliquait en quoi les agrocarburants n’étaient pas une solution d’avenir.

Un certain nombre de gens nous ont dit qu’ils étaient déjà au courant, déjà convaincus…Il est vrai que la supercherie des agrocarburants commence à être dénoncée dans les médias. Mais le public du marché de Saint-Aubin est-il représentatif de la population française ?

voir les photos et le texte du tract distribué